Un dimanche par mois, au 10 rue Voltaire, juste derrière la cathédrale de Reims :
Des patients et des soignants se retrouvent pour réfléchir à voix haute.
Certains sont toujours là, d'autres ne font que passer.
Les Hauts Parleurs bousculent les mots à la mode, les mots commodes que tout le monde emploie, mais que personne n'écoute.
Après tout : que craignent les acteurs du capitalisme linguistique qui
tentent de corseter la parole et d'en neutraliser l'errance ? Que la langue leur échappe, qu'elle se brise, se "dysorthographie", qu'elle devienne impossible à mettre en équations
?
Le langage ne dit que ce qui fait encore défaut dans tout
langage. Et toute parole, en tant qu'elle dit quelque chose, dit pourquoi il n'y a jamais
de « dernier mot ».